Une des scènes les plus marquantes dans “Forrest Gump” traduit le mieux ma vision de la persévérance en business. Beaucoup plus que les stratégies, les pivots, et tous les trucs d’optimisation.
C’est la scène de la pêche aux crevettes.
Dans le film, Forrest et le Lieutenant Dan sont sur leur bateau, jour après jour, et ils ne ramènent rien. Que des algues, des déchets, zéro crevettes.
Les autres pêcheurs se moquent d’eux. Leur bateau s’appelle “Jenny” - du nom d’un amour impossible. Tout le monde pense qu’ils sont fous.
Le Lieutenant Dan est amer, il crie contre Dieu, contre la vie. Il demande pourquoi ça ne marche pas.
Forrest, lui, continue. Chaque matin. Même résultat. Il jette ses filets, les remonte vides, et recommence.
Jusqu’au jour où l’ouragan détruit tous les autres bateaux. Et là, ils deviennent les seuls pêcheurs de crevettes de la région.
Tous les templates de business model, les analyses de marché, les benchmarks, ça rassure, ça nous fait croire qu’on contrôle les choses.
Mais le business est beaucoup moins prévisible que ce qu’on pense.
Plus j’avance dans l’entrepreneuriat et plus je me rends compte que le succès vient rarement d’où on l’attend, et que la constance bat l’intelligence 9 fois sur 10.
Que ceux qui continuent à jeter leurs filets, même quand ils remontent vides, finissent toujours par attraper quelque chose.
Et que je préfère ramer en remontant rien, que d’abandonner et regarder les autres réussir.
Et parfois, quand je veux tout lâcher, je me rappelle de Forrest qui lance ses filets dans l’eau, encore et encore, sans se poser de questions.
Parce qu’il avait promis à Bubba qu’il le ferait.